Dilatation du poème de Paul Verlaine_ Marine.
L’océan au ressac furieux et sonore
Palpite en cœur vivant et comme fou sous l’oeil
De la lune semblant compatir tout en deuil,
Et palpite en un flux, hurlant sa peine encore,
Tandis qu’il pleure et geint c’est là qu’un vif éclair
Brutal et violent, comme un sabre sinistre
Fend le ciel orageux et sa couleur de bistre
D’un long déchirement, foudroyant zigzag clair,
Et que fougueusement, hargneuse chaque lame,
En bonds sur les rochers et retours convulsifs,
Le long de cette côte et ses nombreux récifs.
Va, vient, luit en flocons vociférants et clame,
Et qu’au dessus des eaux se peint le firmament,
Où le fléau s’enfuit et quand l’ouragan erre
Rugit tel un tambour le raffut du tonnerre
Impétueusement et formidablement.
Pierre MICHEL