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Poésie classique, le rondeau parfait : L’Automne ©

L’Automne

C’est la fin de saison de l’artiste divin

Esquissant les contours d’une fresque géante

D’un automne blafard sous le ciel  du Cervin,

Emporté vers l’oubli d’une prison béante.

C’est le temps des cieux gris, de l’heure fainéante,

Moment de poésie inspirant l’écrivain.

Septembre se revêt d’une robe séante,

C’est la fin de saison de l’artiste divin…

Vois, la cigogne part du marais poitevin,

Un crachin froid, piquant, chargé d’eau mécréante

Fouette le visage et les mains de Sylvain

Esquissant les contours d’une fresque géante.

Octobre doit payer à cette heure échéante

Sa dette en feuilles d’or au fond d’un creux ravin,

Un tapis chaleureux liseuse suppléante

D’un automne blafard sous le ciel du Cervin.

Le vent pile la feuille et donne ce levain

Au sol qui se repaît d’une manne grouillante.

D’un cycle titanesque où durer semble vain  

Emporté vers l’oubli d’une prison béante.

Le soleil est caché, sa lueur vacillante

Ne parle plus au jour, ni de même au devin.

Dans cette cathédrale à l’allure touchante

De troncs tondus et nus tel dos rasé d’ovin,

C’est la fin de saison…

     Pierre MICHEL

SONNET CURTAL_L’enfant gourmand.©

https://youtu.be/IazXMpfLxtc?list=PLeuP8MDlaaAHcf51T5lKdiKlb2tK1rT4b

L’enfant gourmand

En remontant la rue allant au boulanger

Les odeurs arrivaient bien avant la boutique

Et je laissais alors ces douceurs me piéger

 

Mon pas se faisait lent pour la route allonger

Et me permettre ainsi le rêve boulimique

Une orgie ou l’encas d’un gâteau fromager

 

Le tout était offert et je planais en songe

Dans l’effluve sucré gavé comme une éponge

Lentement

 

Enfin il fallait bien entrer dans cette échoppe

Mais bien sûr en restant aux délices myope

Crânement

Pierre MICHEL

SONNET CURTAL © _ À Séléné la muse.

Illustration par Maria MORALÈS

À Séléné la muse.

Son éclat opalin éclaire un résineux

Sous un bleu nuit profond et pailleté d’étoiles.

Dame blanche à l’affût lance un cri caverneux

Sur la ferme au grand mur danse un violoneux

Ou l’ombre d’un bateau perdant toutes ses voiles

Que fait vibrer Éole en bals vertigineux

Voit combien d’amoureux sous le bel astre antique

Ils échangent leurs voeux prenant l’air poétique

Souriant

Ô reine qui scintille à  ta clarté je rime

Confiant

Près de toi le poète infuse le sublime.

Pierre MICHEL

SONNET A REFRAIN © _Les Vacances

 

Les vacances

Tant sont beaux les plaisirs du sable et puis de l’eau

Quand au petit matin le ressac nous réveille

L’air vif sous les sapins est comme une corbeille

D’ivresse que l’enfant en devient un moineau

Tant sont beaux les plaisirs du sable et puis de l’eau

 

On a bien remisé ménage et gros plumeau

La vie ainsi revêt son côté bienveillance

Qui nous permet alors un regain de romance

Et  le vent de la mer fourbit le nid d’oiseau

On a bien remisé ménage et gros plumeau

 

On trouve enfin le temps pour aller à la pêche

Ou bien la promenade en bateau qui l’empêche ?

Et encore rêver avec un bon bouquin

On trouve enfin le temps pour aller à la pêche

 

Si le corps n’est vêtu que de l’indispensable

Pour glaner le soleil, il brûle le coquin

Qui ne s’est protégé de Ra l’abominable

Si le corps n’est vêtu que de l’indispensable

Pierre MICHEL

 

SONNET A REFRAIN © _Au long de la rivière

203_SONNET-A-REFRAIN-©

Au long de la rivière

Au long de la rivière et son petit chemin

J’aime flâner le soir mon esprit à l’écoute

Des formes et des bruits de la faune en déroute

Ou sondant l’herbe haute un bâton à la main

Au long de la rivière et son petit chemin

 

Quand par les soirs d’été s’exhale le jasmin

Inondant l’alentour dont le ciel est  la voûte

Là, chouette et hulotte ont un terrain de joute

Ce coin est enchanté je m’y sens châtelain

Quand par les soirs d’été s’exhale le jasmin

 

Pour moi ces souvenirs sont une mélodie

Quand sous le poids  des ans tout n’est plus rhapsodie

Par l’accorte fragrance en ces beaux jours  heureux

Pour moi ces souvenirs sont une mélodie

 

Nul ne peut arrêter l’horloge qui chantonne

Ni l’orage tarir par frayeur quand il tonne

Mais reste en souvenir ces temps si savoureux

Nul ne peut arrêter l’horloge qui chantonne

Pierre MICHEL