Le Feu
La volute émergea sifflant sous la brindille
Suffocante et piquant la narine et les yeux.
S’élance alors un chant, clair très audacieux,
Aux accents violents d’un éclair d’escarbille.
La lueur orangée inonde la pupille
D’une mèche qui danse en flots victorieux
Puis ardemment s’élève en mouvements pieux,
Lèche le bois qui geint et cabriole en vrille.
Je contemple la scène et me laisse envahir
Par l’aura des couleurs et ses doux tons saphir.
Me voici tout songeur sur un cordage d’auffe
D’une barque voguant en céleste séjour
Engourdi par la flamme et sa voix qui réchauffe.
Car le feu tient de Dieu, la chaleur d’un beau jour.
Pierre MICHEL